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Carnet de route : Iran

Carnet de route : Iran. Voyage en

Iran, été 2008 1387 / écrit et illustré sur le vif par Philippe Bichon.- Pau : Bleu éditions, 2011

 

 

 

 

 

Cinq semaines de découvertes et de rencontres au-delà des clichés et des idées reçues, sur les traces d'un  Globecroqueur à travers son carnet de route : textes, croquis et aquarelles recueillis au fil des anecdotes et des témoignages...

Le regard et les crayons affûtés par sa profession de collaborateur d’architecte spécialisé dans le patrimoine, l'auteur met ses congés à profit pour découvrir le monde un carnet à la main. 
Il nous livre ici son quatrième carnet de route entièrement réalisé sur place (texte et illustrations), témoin impartial d'un voyage solitaire de cinq semaines, loin des clichés et idées reçues. Véritable Journal de Bord, il relate les rencontres, les impressions et les découvertes de l’auteur-illustrateur, devenant par là même recueil de croquis spontanés, d’aquarelles et de témoignages écrits dans la langue maternelle de ces inconnus d'un jour, qu'ils soient autochtones ou voyageurs. La traduction de ces messages apparaît d’ailleurs à la fin de l’ouvrage, elle prend ici un sens particulier car les Iraniens ont souvent donné à l’auteur un rôle de messager. 
Le bleu des dômes des mosquées persanes illumine ce carnet, et si par son métier l’auteur a principalement dessiné les splendeurs architecturales, la vie quotidienne se retrouve dans le récit. On découvre ainsi l’hospitalité iranienne dont l’auteur a pu profiter. 
Une nouvelle aventure «brut de voyage» à laquelle ce "Globecroqueur" nous convie dans une édition restée fidèle au carnet original par son format et son contenu. 
La couverture porte : "Carnet de Route : Iran." 
Traductions.


 Autour du livre, Au fil de la presse...

Premières phrases du livre :

Voyage en Iran : Juillet / août 2008 - Tir / Mardad 1387 
mardi 1 juillet

Vol Paris  / Shiraz 
Et voilà, c'est parti pour un nouveau carnet ! Celui-ci s'annonce bien riche. Pourquoi l'Iran alors que l'on en parle si souvent en négatif, que ce pays évoque pour la plupart de mes compatriotes peur et incompréhension ? Justement pour rencontrer et voir à mon tour ce que j'ai pu entendre de la part de voyageurs qui l'ont parcourue, à savoir, des gens charmants, avec un sens de l'hospitalité rare, des mosquées incroyables... La seule évocation d'Isfahan laisse rêveur !

 


Poésie 
Annonce que le zéphyr est enfin venu, le porteur de bonnes nouvelles, la huppe du zéphyr est là, O oiseau du matin, siffle un air merveilleux : le vent a apporté la fleur de Salomon (Hafez) 
En souvenir de mon amour et de mon foyer, je pleurerai amèrement jusqu'à en oublier le rituel des départs (Hafez) 
Tous les êtres humains sont comme les membres d'un même corps, si le sort s'acharne contre l'un d'eux, alors les autres ne peuvent rester en paix. Celui qui reste indifférent à la souffrance d'autrui ne mérite pas d'être appelé humain (Sa'adi, XIIe siècle, poème inscrit au-dessus de la porte de l'ONU) 
Ne dérange pas la fourmi qui porte une graine, elle a aussi une âme est s'en trouve heureuse, un être de noble naissance (Ferdosi [Ferdowsi], Xe siècle, auteur du Livre des rois) 
Comme le voyageur dont on parle dans les légendes, emportant ses provisions sur ses épaules, tenant son bâton à la main, tantôt bavard, tantôt silencieux, celui qui traverse l'atmosphère lunaire de sa légende, mais aussi commençons notre route. Voici trois chemins et sur la pierre au début de chacun, trois histoires invisibles de l'un à l'autre. Le premier est celui de la prospérité, honteuse, mais menant au coeur d'un confortable jardin. Le deuxième offre mi-honte et mi-honneur, car cherchant à te monter, tu seras très connu, mais préférant la discrétion, tu gagneras la tranquillité. Le troisième est sans retour, le chemin infini. Ici règne l'ennui et le son de tout instrument dérange. Emportons nos provisions de voyage et choisissons le chemin sans retour. Voyons si partout le ciel a la même couleur ! (Mehdi Akhavan-Sales, mort en 1998) 
Du lointain passé, le temps s'en est allé. En ces temps où ont disparu les longs bavardages nocturnes, elle revient parfois, l'odeur âcre de la pluie qui coule au coeur de la vie. Alors le talon aiguille, rouge d'une passion ardente, dit d'une voix méprisante : que sais-tu de l'amour ? (Mahmud)

 


Le lecteur partage le quotidien de l'auteur, son immersion au sein de la culture iranienne, sans éluder le poids de la répression politiques et la police des mœurs. Les joyaux architecturaux, mosquées, caravansérails, hammams transformés en restaurants apparaissent sous nos yeux émerveillés, sous forme de croquis, aquarelles... Ph. Bichon rencontre de nombreux artistes, musiciens, étudiants et étudiantes très généreux et soucieux d'ouvrir leurs connaissances. L'islam et, plus anciennement, le zoroastrisme imprègnent le paysage mais aussi l'art de vivre dans ce grand pays de montagne, plaines et désert. L'auteur nous offre un beau voyage et une ouverture pour découvrir plus avant l'Iran, ses poètes, ses musiciens, son patrimoine artisanal et architectural, et ses habitants, spontanés, amicaux.

(Lu en janvier 2025, collection Médiathèque de Labarthe-sur-Lèze)