Drame psychologique et dystopique (Royaume-uni, 1963, 92 min), titre original : Lord of the flies
Réalisation : Peter Brook
Scénario : William Golding (adaptation de son roman), Peter Brook
Musique : Kasper Winding
Photographie : Tom Hollyman
Montage : Peter Brook, Gerald Feil et Jean-Claude Lubtchansky
Musique : Raymond Leppard
Production : Lewis M. Allen
Avec... James Aubrey, Tom Chapin, Hugh Edwards, Roger Elwin
Production : Two Arts Ltd
Distribution : Carlotta films
Synopsis :
Une alerte nucléaire conduit les autorités anglaises à procéder à l'évacuation des écoles. Un avion transportant des enfants et quelques adultes s'écrase sur une île déserte. Seuls les enfants survivent. Livrés à eux-mêmes, ils tentent de s'organiser. Mais les personnalités antagonistes de deux d'entre eux entraînent la formation de clans. Ce sont Ralph et Jack qui les dirigent. Seule la peur parvient à les réunir un court moment, leur jeune imagination ayant été troublée par une présence mystérieuse qu'ils nomment «la Bête», et qui se révèle en fait être une simple combinaison de cosmonaute. Bien vite, le naturel reprend ses droits et les hostilités se raniment entre les deux factions rivales. Simon est tué par erreur, ce qui déclenche une guerre sans merci...
Dans la presse...
Film de Peter Brook (Lord of the flies, Grande-Bretagne, 1963). D'après le roman de William Golding. Image : Tom Hollyman. Musique : Raymond Leppard. 90 mn. NB. VM. Avec James Aubrey : Ralph. Tom Chapin : Jack. Hugh Edwards : Piggy. Roger Elwin : Roger. Tom Gaman : Simon. Genre : fable pessimiste. Un avion transportant des écoliers britanniques s'écrase sur une île tropicale. Tous les adultes disparaissent dans l'accident. D'abord ravis d'être libres, les enfants élisent un chef. Très vite, leur petite société dégénère... Pas besoin de gratter très fort le vernis d'une bonne éducation british pour voir revenir la barbarie. C'était la thèse du livre de William Golding, devenu un classique de la littérature anglaise. Peter Brook s'est jeté dans cette forêt d'images fortes qui prennent à contre-pied le mythe du bon sauvage. Après un semblant de démocratie, la violence éclate dans la communauté. Le défilé des chères têtes blondes dans leur sage tenue de choristes devient meute de petits sauvages déchaînés. L'apparition d'une mystérieuse « divinité » entourée de mouches sème la terreur et autorise la dictature. Dès lors, c'est l'escalade : bacchanale tribale, sacrifices d'animaux, lynchage humain... Peter Brook va plus loin que le livre : l'officier en tenue qui retrouve les enfants les fait monter à bord d'un navire de la Marine nationale. Il les arrache à leur guéguerre de gamins pour les entraîner dans une guerre d'adultes, bien plus terrible encore. Sa Majesté des mouches étend son pessimisme à l'ensemble de la nature humaine.
Bernard Génin (Télérama)
Vu en Août 2017 (diffusion ARTE-tv)