Films, Musiques & Livres

 

Josep
Josep

Film d'a nimation, romantique (France), 6 épisodes de 71 min, 2021, 

Réalisateur :  Aurel

Scénariste, dialogues et adaptation :Jean-Louis Milesi

Producteur : Serge Lalou, Les films d'ici Méditerranée, 

Co-producteur : Jordi B. Oliva – Imagic Telecom & France 3 Cinéma,

Producteur exécutif : Catherine Estèves – Les Films du Poisson Rouge,

Studios d’animation coproducteurs : Les Films du Poisson Rouge – Lunanime – Promenons-nous dans les bois – Tchack – In Efecto – Les Fées Spéciales,
Producteurs associés : Guilhem Pratz, Juan-Carlos Concha Riveros, Johan de Faria et Sébastien Deurdilly (Upside Films) et Les Films d’Ici,
Partenaires institutionnels : La Région Occitanie, Le Mémorial du Camp de Rivesaltes, La Région Nouvelle-Aquitaine et le Département de la Charente, La Région Grand-Est, Le Centre National du Cinéma et de l’Image animée, la PROCIREP et l’ANGOA, La SACEM, la SOFICA Palatine Étoile 16, le Tax Shelter du gouvernement fédéral belge, Belga Production et Luminvest,
En partenariat avec : La Revue Dessinée,

Distribution France : Sophie Dulac Distribution,
Vente à l’international : The Party Film Sales
Diffuseurs : France Télévisions – TV5MONDE,
Avec le soutien de TV3 Catalunya,

Avec... Sergi López, Bruno Solo, David Marsais, Gérard Hernandez, Valérie Lemercier, Thomas Vdb, Sílvia Pérez Cruz, François Morel, Alain Cauchi, Sophia Aram

 

Synopsis 

En février 1939, après la prise de Barcelone par les phalangistes franquistes, près de 500 000 républicains espagnols franchirent les Pyrénées pour se réfugier en France où ils furent parqués dans des camps. Maltraités, ces réfugiés tentent de survivrent dans des conditions très difficiles. Parmi eux, il ya Josep Bartoli, un dessinateur et militant. Josep dessine tout ce qu'il voit, partout où il le peut, sur la terre, sur les murs, et il attire ainsi l'attention de Serge, un gentil gendarme qui va bientôt l'aider. Serge, qui vit ses derniers instants, raconte cette histoire à son petit-fils adolescent Valentin qui avait remarqué un dessin de Josep sur le mur...

Dans la presse et au fil des blogs...

“Josep” : le formidable premier film d’Aurel, récompensé aux César 2021

Le récit de l’amitié entre un gendarme français et l’artiste Josep Bartoli, qui a fui l’Espagne franquiste. Et l’expressivité bouleversante du dessin d’Aurel.


Un adolescent plutôt doué en dessin râle et soupire à l’idée de garder, tout un après-midi, son grand-père malade et alité dans un vieil appartement plein de souvenirs. Mais, entre deux somnolences, « grand-père Serge » se met à raconter à son petit-fils une histoire folle, pleine de rebondissements. Celle de sa rencontre, à la fois douloureuse et lumineuse, avec un dessinateur, dans un contexte qui, quatre-vingts ans plus tard, continue à lui faire honte. Février 1939 : Barcelone est tombée, Franco a gagné, et cinq cent mille réfugiés fuient la dictature dans le dénuement le plus complet pour trouver refuge dans une France qui les juge indésirables. Bon nombre de ces républicains espagnols, anarchistes ou communistes, sont parqués par le gouvernement français dans des camps de concentration, en proie à la faim, la maladie, la xénophobie et la violence galonnée. Dans un de ces camps, Serge, jeune gendarme, se lie d’amitié, au-delà des barbelés, avec Josep Bartoli (1910-1995), combattant antifranquiste et dessinateur.

 
Josep n’est pas un film d’animation, mais un grand film dessiné. Pour son premier long métrage, Aurel, lui-même dessinateur pour Le Monde et Le Canard enchaîné, célèbre la force, incoercible, du dessin politique — et dédie d’ailleurs Josep à Tignous, assassiné lors de l’attentat de Charlie Hebdo. Aidé de son scénariste Jean-Louis ­Milesi (compagnon de route de Robert Guédiguian), Aurel fait revivre une ­période occultée de l’Histoire (la Retirada) et rend hommage à Bartoli, grand peintre travaillant sur la mémoire. Le résultat ne cesse d’étonner et de bouleverser, grâce à sa narration puissante et à son esthétique composite. Le récit du gendarme Serge et de ses efforts pour aider son ami et ne plus collaborer à cet enfer fusionne ainsi avec les traits sombres, rageurs et virtuoses, de Josep, témoignant, jour et nuit, sur papier, du quotidien du camp. Le talent de caricaturiste d’Aurel s’impose, dans la trogne de porc d’un ignoble gardien ou la douceur d’un tirailleur sénégalais philosophe qui obéit aux ordres en attendant l’heure de la vengeance. Soudain, au noir tragique des corps décharnés des prisonniers succèdent le pastel, l’orange flamboyant et le bleu maya d’un ciel où Frida Kahlo, future maîtresse de Bartoli, fait figure d’apparition pleine de vitalité.

Car le film vibre aussi du feu, quasi sensuel, de la résistance, comme lors de ces séquences de réunions clandestines, où les hommes et les femmes du camp chantent, dansent, et inventent un jeu de loterie pour trouver un partenaire d’un soir. Josep, lui, se contente de caresser le portrait qu’il a fait de son aimée, perdue pendant l’exode. Et voilà la belle de papier qui ferme les yeux sous sa caresse… « Et alors ? », demande sans cesse le petit-fils de Serge, happé par cette histoire où un homme apprend le courage pour en sauver un autre. Alors, l’humanisme est une aventure inoubliable, qui mène, par exemple, jusqu’au Mexique. De ce Josep recommandé à tous les publics, beaucoup d’images resteront gravées, mais on en retient une en particulier : deux amis à la vie à la mort repeignant, en compagnie de Frida Kahlo, la façade d’une hacienda avec des couleurs éclatantes. Insolentes comme l’espoir.

Par Guillemette Odicino (Télérama)

 

Film d'animation atypique dans sa forme et bouleversant : un ancien gendarme évoque auprès de son petit-fils adolescent l'arrivée de réfugiés espagnols près de Perpignan (Retirada). Cet homme, alors jeune gendarme, devait surveiller un camp sur la plage, dans lequel survivaient des familles entières confrontées au plus grand dénuement : faim, froid, désœuvrement. Confronté impuissant à la bêtise de deux collègues qui humiliaient les détenus, il sympathisa discrètement avec un certain Josep, auquel il rend hommage dans son récit. Vu en mai 2023 (France 4)