L'hirondelle
Film dramatique Suisse, 2016, 102 min)
Réalisation : Mano Khalil
Scénario : Daniel Casparis, Daniele Baumgärtl, Mano Khalil, Martina Klein
Son : Jürg Lempen
Photo : Revan Radween
Montage : Thomas Bachmann
Avec... Lilian Naef, Dejin Cemil, Christian-Samuel Weber, Bangen Ali...
Producteurs : Mano Khalil, Tunje Berns
Distribution : Columbus Film
Synopsis :
Citoyenne suisse, Mira, 28 ans, s'apprête à emménager avec Stefan, son compagnon. C'est alors qu'elle retrouve chez sa mère de vieilles lettres de son père. Elle découvre que contrairement à ce qu'elle a toujours cru, il n'est pas mort avant sa naissance, mais qu'il est retourné vivre en Irak. Mue par le besoin de renouer les fils de son histoire familiale, elle décide de partir à sa recherche. A peine arrivée à Erbil, elle fait par hasard la connaissance de Ramo, qui a vécu quelques années en Allemagne. Le jeune homme propose de lui servir d'interprète et de chauffeur au cours de son séjour. Confiante, Mira accepte...
Dans la presse :
Cinéaste d'origine kurde (né en Syrie), Mano Khalil connaît l'histoire de son peuple par coeur, pour en avoir rendu compte dans plusieurs documentaires, tous inédits en France. Sorti en salles uniquement en Suisse, son premier long métrage de fiction est un road movie, dans lequel une jeune Helvète sillonne le Kurdistan irakien en voiture à la recherche de son géniteur. Sans le savoir, elle est guidée par un homme qui traque la même personne, désireux de se venger — donc tueur éventuel (piste à peine explorée) en même temps qu'amant potentiel. La mise en scène retranscrit subtilement le vertige des personnages, confrontés à une histoire qui les dépasse. Ils sont filmés soit en plans serrés dans l'habitacle de leur voiture, avec un point de vue forcément limité sur la situation, soit en plans larges, héros minuscules perdus dans des paysages immenses.
Si Khalil est démonstratif par moments, il se montre plutôt inspiré pour décrire la tragédie d'un pays qui n'existe pas, miné par la guerre et les rivalités intestines entre peshmergas. Ici, la nature semble paisible mais les traces du chaos sont partout : douilles sur le sol, palais de Saddam Hussein en ruine, rite d'initiation à la kalachnikov. Et, l'image la plus forte du film : un chantier à l'abandon, où des pelleteuses côtoient des immeubles inachevés. « Nous construisons le Kurdistan », proclame une pancarte. Ironie tragique. — Nicolas Didier (Télérama)
Ce film évoque le douloureux sujet des Kurdes d'Irak dont certains furent enrôlés dans des milices par Saddam Hussein. Dans la propagande baasiste, ces paramilitaires kurdes étaient désignés les 'Cavaliers de Salahadin'. Dans l'usage kurde, les forces auxiliaires de la dictature baasiste étaient parfois collectivement désignées sous le nom de Jashayati. Après la chute de Saddam Hussein en mars 2003, ces combattants ne furent pas sanctionnés par les partis kurdes et le nouveau pouvoir de Bagdad les amnestia mais de nombreux Kurdes, et en particulier les soldats (Peshmergas) les considèrent comme des traitres. (source : note de synthèse rédigée par l'OFPRA en mai 2015 Kurdistan : situation des anciens paramilitaires kurdes ayant servi le régime de Saddam Hussein .
Vu le 3 mars 2017 (diffusion Arte-tv)