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L'emprise / Marc Dugain.- Paris : Gallimard, 2014

 

ISBN 9782070463046

 

 

 

 

 

 

 

Un favori à l'élection présidentielle, le président d'un groupe militaro-industriel, un directeur du renseignement intérieur, un syndicaliste disparu après le meurtre de sa famille, une photographe chinoise en vogue... Qu'est-ce qui peut les relier?
Lorraine, agent des services secrets, est chargée de faire le lien. De Paris, en passant par la Bretagne et l'Irlande, pourra-t-elle y parvenir? Rien n'est moins certain.
Neuf ans après La malédiction d'Edgar, Marc Dugain nous offre une plongée romanesque sans concession au cœur du système français où se mêlent politiques, industriels et espions.


 Autour du livre, Au fil de la presse...

Il faut plonger dans cette trilogie de L’emprise qui, même si elle date de quatre ans pour son premier opus, est on ne peut plus actuelle. Menant son histoire, exemples à l’appui, Marc Dugain décortique ce monde politique censé gouverner un pays alors que bien d’autres forces sont à l’œuvre et sont efficaces. Le récent exemple du lobby de la chasse face au ministre de la Transition écologique est encore dans toutes les mémoires.

 

Rapidement, je me suis attaché à Lorraine, cette policière agent des services secrets qui élève seule son fils, Gaspard, atteint du syndrome d’Asperger, un autisme dit léger. Hélas, dans ce genre de livre, il faut accepter d’abandonner un personnage émouvant pour en découvrir d’autres comme Philippe Launay. Ce député d’une circonscription située entre Normandie et banlieue, a été élevé par sa grand-mère. Il visite son père qui collabora pendant l’Occupation, dans une résidence médicalisée. De plus, il baise avec Aurore, sa chargée de communication et prépare la prochaine élection présidentielle.

 

L’auteur est réaliste à propos de ce monde politique qui s’agite à intervalles réguliers : « Le rythme tertiaire du quinquennat était toujours le même : enthousiasme, déception, accoutumance ; et de cette accoutumance naissait la crainte d’un vrai changement qui, par bonheur pour les électeurs, ne s’était pas produit pendant les cinq années écoulées. » L’histoire, quant à elle, se complique rapidement avec son lot de magouilles et de compromissions. Malgré les beaux discours, c’est l’argent le moteur essentiel, un argent dont ceux qui en possèdent le plus ne sont jamais rassasiés. Côtoyer les dirigeants des grands groupes n’est pas dans mes habitudes aussi je préfère Lars Sternfall, ce syndicaliste mis au courant d’un plan bien ficelé pour financer la campagne de Launay.

Pour plonger efficacement dans L’emprise, il faut aussi connaître : Blandine Habber, dirigeante évincée, Charles Volone, autre dirigeant qui sait bien nager, Ange Corti, patron de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et surtout Lubiak, le grand rival politique de Launay.

 

Au contact de ces hommes politiques qui briguent le poste le plus élevé, Marc Dugain (photo ci-dessus) est réaliste comme le portrait de Marquet, le conseiller en communication de Lubiak, lui en donne l’occasion : « Il n’abordait jamais idéologiquement le thème de la mondialisation, considérant que les idéologies sont à l’homme ce que la corbeille est au chien. »

 

Ces hommes et ces femmes aiment, se séparent, se trompent et les couples ne donnent pas une image très gratifiante, l’amour ne triomphant jamais face à la cupidité et à l’arrivisme. De plus, leurs enfants connaissent de gros problèmes.

 

Enfin, il y a les services secrets dont Lorraine fait partie. DGSI, DGSE et CIA interviennent régulièrement utilisant tous les moyens pour suivre, écouter, espionner les uns ou les autres. Pendant ce temps, la vie sur Terre est menacée : « Cette planète sera de toute façon ruinée par la surpopulation, une surpopulation que les pauvres encouragent parce que les enfants sont leur seule richesse, et que les riches encouragent parce que les pauvres sont leur futur marché. »

 

Jean-Paul (notre-jardin-des-livres.over-blog.com)

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Une saga politique dans la France contemporaine d’avant Covid.

Election présidentielle, combat politique, soutien des grands patrons, surveillance des espions, journaliste fouineur …
Un autre monde, pas flatteur pour ceux qui nous dirigent.

L’auteur décortique les relations de pouvoir, comment le prendre, le garder. Et toutes les influences qui tournent autour.

Je ne vous raconte pas, j’ai mis les résumés en dessous.

3 livres de 300 pages qui auraient pu faire un gros pavé ???? je les ai lu en continu, on n’a pas envie de s’arrêter. On croit reconnaitre des faits réels (ou pas vraiment), c’est plein de suspense, on espère que tous les politiques ne sont pas ainsi, mais je doute malheureusement.

L’espionne et le journaliste sont attachants.

J’ai bien aimé, j’ai tout lu rapidement mais pas de vrai coup de coeur. Merci Corinne du conseil.

Les avez vous lu ? Qu’en pensez vous ?

Les 4èmes de couvertures :

Un favori à l’élection présidentielle, le président d’un groupe militaro-industriel, un directeur du renseignement intérieur, un syndicaliste disparu après le meurtre de sa famille, une photographe chinoise en vogue… Qu’est-ce qui peut les relier ? Lorraine, agent des services secrets, est chargée de faire le lien. De Paris, en passant par la Bretagne et l’Irlande, pourra-t-elle y parvenir ? Rien n’est moins certain. Neuf ans après La malédiction d’Edgar, Marc Dugain nous offre une plongée romanesque sans concession au coeur du système français où se mêlent politiques, industriels et espions.

Favori à l’élection présidentielle, Launay a scellé pendant la campagne un pacte avec son plus farouche adversaire, Lubiak, issu du même parti que lui. Mais Launay rêve de s’inscrire dans la postérité. Alors il change la donne en soumettant au référendum une nouvelle constitution. Une lutte à mort débute entre les deux hommes. Launay décide de se défaire de l’emprise que les services américains ont sur lui. Les alliances de circonstance, soudées avant l’élection, se renversent, et la lutte entre services de renseignement s’intensifie. Dans cette intrigue vertigineuse et actuelle, Marc Dugain réussit à entrer au plus profond de l’intimité psychologique de ses personnages et de la réalité tragique du pouvoir, là où les raisons de la lutte n’importent plus et où l’élimination de l’autre devient un objectif en soi.

Ultime partie est le troisième et dernier volet de la trilogie des  » chroniques de l’emprise « . Launay, le favori des élections, va enfin accéder au pouvoir et réformer la constitution contre l’avis de son ennemi intime Lubiak. Les deux personnages se livrent un combat à mort même s’il s’agit d’une mort symbolique. On y retrouve les personnages de Quinquennat. Lorraine, espionne qui ne se sent pas à sa place, témoin de la disparition de Sternfall, est menacée de mort par les services secrets français et américains alors que Launay a ordonné sa disparition. Terence, journaliste d’investigation intègre, prend la mesure du pouvoir qui est le sien et transige avec ses principes. Le roman nous emmène dans les subtilités de l’exercice du pouvoir mais aussi dans la réalité des services secrets. Il est principalement situé à Paris, en Bretagne et en Islande où le pauvre Sternfall est caché par les services américains. Surtout prisonnier de lui-même, Launay finit par s’affranchir de l’emprise américaine et prend la vraie mesure de sa mission. Marc Dugain termine la série de la Trilogie de l’Emprise par ce roman où les rivalités entre les protagonistes atteignent leur paroxysme. L’exacerbation des passions politiques est ici montrée dans toute sa cruauté et sa vérité. Ultime partie est la conclusion remarquable d’un projet romanesque traversé par les tensions de l’actualité et les enjeux de pouvoir qui sont à l’oeuvre actuellement dans notre pays.

MHF le blog

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Premières phrases du livre :

Lorraine tendit à son père une assiette de poisson froid.
- C'est bon pour tes artères. Tu devrais arrêter la nourriture grasse. ENfin… tu le sais mieux que personne.
L'homme n'aurait pas eu l'air si vieux s'il n'avait pas été malade.
- Qu'est-ce qui te dit que j'ai envie de m'économiser ? Imagine que j'arrête de boire, de fumer, de manger ce qui me fait plaisir. Qu'est-ce qui me restera ?
- Nous, répondit Lorrainer. Mais ce n'est peut-être pas assez.
     Gaspard se mis à rire très fort. Un rire étrange, placé haut, semblable à celui d'une grande bourgeoise qui pouffe en réprimant aussitôt son élanpour reprendre un visage lisse.
     Son grand-père le regarda puis il baissa les yeux sur son assiette, attristé. La télé couvrait les bruits de fourchettes et les silences/ Raison pour laquelle Lorraine l'allumait les dimanches soir, quand son père venait dîner […]

 


 

Un peu brouillon, les personnages sont assez caricaturaux (hommes politiques français de premier plan dont les travers s'exposent en toute trivialité, vague affaire de transfert international de la connaissance dans le domaine du nucléaire…)
Mention spéciale toutefois pour le personnage de Corti, pièce maîtresse de la DCRI, assez bien campé, Corse viscéralement attaché à son île qu'il parcourt sur une antique moto, incognito, quand il ne joue pas de sa puissante influence pour ‘résoudre’ les conflits dans lesquels sont empêtrés quelques Corses âpres au gain mais inconséquents…

(Lu en avril 2025, collection Médiathèque de Labarthe-sur-Lèze)