Drame (Tunisie, France, Belgique, Qatar) [titre original : weldi] , 104 min, 2018
Réalisation, scénario : Mohamed Ben Attia,
Assistante-réalisatrice : Caroline Tambour,
Sociétés de production : Nomadis images, Les films du fleuve, Tanit films,
Producteurs : Lina Chaabane, Dora Bouchoucha, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Nadim Cheikhrouha,
Décors : Fatma Madani,
Montage : Nadia Ben Rachid,
Musique : Omar Alalou,
Diracteur de la photographie : Frédéric Noirhomme,
Son : Ludovic Escallier,
Sociétés de distribution : BAC films (France), Luxbox (ventes internationales)
Tournage : Tunis et Turquie
Avec... Mohamed Drif : Riadh, le père de Sami ; Mouna Mejri : Nazli, la mère de Sami ; Zakaria Ben Ayed : Sami ; Imen Cherif : Sameh, la collègue de travail de Riadh ; Taylan Mitas : le passeur turc ; Tarik Kopty : le vieux Turc
Dans une famille tunisienne de la classe moyenne, il y a le père, Riadh, docker proche de la retraite au port de Tunis, la mère peu loquace enseigne l'arabe, Nazli, et un grand adolescent, Sami. Ce dernier, qui s'apprête à passer le baccalauréat, disparaît un jour sans laisser de traces.
Été 2004. Hicham El Gerrouj s’apprête à participer aux jeux Olympiques d’Athènes. De l’autre côté de la Méditerranée, au Maroc, Adil, 11 ans, passe ses derniers jours aux côtés de ses amis et de sa mère dans son village natal. Son père et son frère, qui ont déjà émigré en France, rentrent pour les vacances et repartiront avec lui dans quelques jours.
Présélectionné pour le César du meilleur court métrage de fiction 2022, déjà récompensé lors du Festival international du film francophone de Namur et du Festival du film court en plein air de Grenoble, Le Départ est un récit personnel, intime et déchirant sur la séparation entre un fils et sa mère et l’adieu à l’enfance. Les plans lumineux et joyeux, à hauteur d’enfants lorsqu’Adil et ses camarades tentent de dresser un chiot, laissent peu à peu la place à des séquences plus sombres, plus graves, dans lesquelles Adil est poussé à quitter sa candeur, son insouciance et une partie de son identité.
Les thématiques migratoires et familiales étaient déjà au cœur de Retour à Bollène et Zakaria, les deux précédents films réalisés par Saïd Hamich, par ailleurs producteur d’une trentaine de courts métrages. Dans Le Départ, elles s’entremêlent, comme les mains d’Adil et sa mère, avec pudeur et délicatesse. À la fin de l’été, comme un signe du destin avant de quitter son pays et ses repères, le jeune garçon peut assister à la victoire historique de Hicham El Guerrouj et laisser disparaître, au loin, le Maroc.
Céline Marchand-Ménard (Télérama)
Vu en février 2022 (Arte TV)