Crime et châtiment
Crime et chatiment / F. M. Dostoïevski ; traduction nouvelle et intégrale de Léon Brodovikoff- Paris : Presses de la renaissance, 1968
ISBN 2-85616-028-X
« A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier, renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d’argent. Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un crime : ce qu’il va faire bientôt – de manière crapuleuse.
Publié en huit livraisons par Le Messager russe au cours de l’année 1866, le roman de Dostoïevski montre en Raskolnikov un témoin de la misère, de l’alcoolisme et de la prostitution que l’auteur décrit sans voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l’est devenu, tant les raisons qu’il s’invente pour agir sont contradictoires. Mais la tragédie n’exclut pas la vision d’une vie lumineuse, et le châtiment de son crime va lui permettre un long cheminement vers la vérité, et la renonciation à sa mélancolie brutale. Après quoi sera possible ce que l’épilogue annonce : l’initiation de Raskolnikov à une réalité nouvelle, le passage d’un monde à un autre monde.présentation de l'éditeur
Roman magistral dans lequel l'auteur dissèque les tourments d'un jeune homme étudiant à Saint-Pétersbourg, confronté à la misère et la précarité. L'œuvre est également le reflet de la société russe du XIXe siècle ; les rues de Saint-Pétersbourg sont peuplées de familles livrées à l'extrême pauvreté, la maladie, vivotant dans des meublés, dans lesquelles des jeunes filles sont contraintes à la prostitution, des pères de famille s'égarent dans des bouges où ils boivent leurs salaires. Le déclassement hante les plus aisés, et les hommes fortunés bénéficient d'une impunité quasi certaine en dépit de belles personnalités qu'on découvre parmi les officiers de police. De longues pages sont consacrées à la politique : si tout homme st justiciable, Raskonikov, le personnage principal, est persuadé que les hommes promis à un destin hors commun, les 'grands hommes', doivent disposer de 'passe-droits' pour devenir les dirigeants qui germent en eux.
Ayant commis son double meurtre, Raskolnikov est taraudé, hanté par son acte. Il ne supporte plus l'affection que lui portent ceux qui l'aiment, persuadé qu'ils le rejetteraient s'ils savaient. Il ne se repend pas, mais quelques échanges mémorables avec Porfiri, le juge d'instruction qui le traque avec la patience d'un chat chassant une souris, révèlent peu à peu ses étranges motivations.
Lu en janvier 2022, collection personnelle (Jérôme)