Série fantastique (Italie), 8 x 25 min, 2021
Créateurs : créée par Menotti (Roberto Marchionni) et Dikele Distefano
Réalisateurs : Paola Randi, Ivan Silvestrini, Margherita Ferri and Mohamed Hossameldin
Producteur : Fabula pictures, avec la participation de Milan's red joint film
Producteur exécutif : Stefano Voltaggio
Avec : Giuseppe Dave Seke, Richard Dylan Magon, Daniela Scattolin, Haroun Fall, Beatrice Grannò
Longtemps, l’assassinat des juges Falcone et Borsellino a été raconté comme une simple histoire de vengeance. Celle du boss Toto Riina à la tête de Cosa Nostra, l’invincible mafia sicilienne, contre deux hommes qui avaient consacré leur vie à le combattre. Mais aujourd’hui, un procès historique révèle l’impensable : quelqu’un, au sein de l’État italien, aurait guidé la main assassine qui coûta la vie aux magistrats anti-mafia les plus célèbres du monde. Pour la première fois, des magistrats, des politiques et des mafieux sous protection témoignent – ensemble – pour révéler les coulisses d’un pacte initié par les États-Unis au lendemain de la seconde guerre mondiale. Un pacte qui a permis à la Démocratie Chrétienne de dominer la scène politique italienne pendant plus de cinquante ans et à la mafia de régenter l’ordre dans l’ombre. À la lumière de ces témoignages exclusifs, plus d’un demi-siècle de liaisons incestueuses entre l’État et la mafia se dévoilent et la mort des juges Falcone et Borsellino apparaissent de moins en moins comme une vendetta, et de plus en plus comme des crimes d’État.
À l’aide d’un superpouvoir inattendu mais bienvenu, un jeune livreur de pizza et ses amis tentent de sauver leur quartier milanais de promoteurs immobiliers crapuleux. Si cette série fantastique pour adolescents peine à démarrer, elle peut compter sur une très attachante bande de jeunes issus de l’immigration.
Fils d’immigrés sénégalais, installé dans un quartier défavorisé avec son père et sa sœur, Omar, jeune Italien, a l’habitude d’être invisible aux yeux des riches Milanais à qui il livre des pizzas à vélo. Du jour au lendemain, l’adolescent qui rêve de devenir un auteur de bandes dessinées à succès découvre qu’il possède un superpouvoir : le don d’invisibilité… au sens propre du terme, cette fois.
Au fil des huit épisodes de la première saison de Zéro, disponible sur Netflix depuis le 21 avril, Omar apprivoise sa capacité à disparaître dans le but de sauver son quartier de promoteurs immobiliers véreux. Les premiers épisodes de cette série fantastique italienne peinent à convaincre, multipliant les amorces d’intrigues entrecoupées de plans aériens sur Milan, au son des derniers succès de la pop européenne (les ados français reconnaîtront notamment les titres de Lous and the Yakuza ou Videoclub). Ce n’est qu’en fin de saison, lorsque Ivan Silvestrini s’empare de la caméra, que Zéro devient plus dynamique et prend un tournant plus emballant. Les origines d’Omar et les raisons de l’apparition de son superpouvoir y sont alors abordées sur un ton grave et mystérieux.
L’engouement pour cette seconde partie doit beaucoup à la sympathie que suscitent Omar et ses amis Sharif, Sara, Momo et Inno, prêts à tout pour sauver leur « barrio ». Des jeunes immigrés de la deuxième génération qui luttent également pour trouver leur place dans la société italienne où ils sont nés, mais qui les rejette constamment. Adaptée du roman Non ho mai avuto la mia età (« Je n’ai jamais eu mon âge », 2018) et en partie écrite par son auteur italien Antonio Dikele Distefano, né en Italie de parents angolais, Zéro offre une place à de jeunes acteurs italiens noirs réjouissants – comme l’attachant Giuseppe Dave Seke (Omar) ou la touchante et prometteuse Virgina Diop (Awa) – et à des récits rarement portés à l’écran. Il est d’ailleurs regrettable que les questions de racisme, d’inégalités sociales et de gentrification des quartiers milanais défavorisés ne soient traitées que superficiellement.
Ces thématiques pourraient, qui sait, occuper davantage de place dans une deuxième saison plus que probable, au vu d’un ultime épisode soulevant davantage de questions qu’il n’apporte de réponses.
Emmanuel Skyvington (Télérama)
Milan, quartier El Barrio... Le quotidien de jeunes dans un quartier promis à la gentrification par une opération immobilière rondement menée, pour le plus grand désespoir des jeunes qui y vivent, est éclairé par la présence rayonnante d'Omar. D'origine sénégalaise mais né à Milan, le jeune homme découvre qu'il est doté d'un précieux pouvoir : devenir invisible, un atout lorsqu'il faut affronter le 'milieu' dans ses manœuvres de blanchiment d'argent (immobilier, casino, pègre, trafic de drogue) pour préserver le quartier. Série bien rythmée, mettant en scène des Italiens issus de l'immigration africaine débrouillards, talentueux et attachants, trop rarement vus à l'écran...
Vu en avril 2021 (Netflix)