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La fuiteLa fuite

film : drame (Turquie, Allemagne), 90 min, 2016, titre original : Kaçış

Réalisation, scénario : Kenan Kavut

Producteurs : Titus Kreyenberg,  Yesim Ustaoglu

Image : Florent Herry

Montage : Agnieszka Glinska, Naim Kanat

Musique : Antoni Komasa-Lazarkiewicz

Avec... Jale Arikan (Aliye), Elia Suleiman (Cabir), Mustafa Avkiran (Sadik), Muhammed Cangören (Kurbagaci), Burak Cimen (Kurbagaci Yahya)

 

Synopsis / présentation (Arte-TV)

Fuyant la Syrie, Cabir se réfugie en Turquie dans la ferme d’une femme qui lui offre l’hospitalité... Avec des non-dits et des monologues touchants, le Turc Kenan Kavut réalise un film singulier, empli d’humanité, sur l’exil et le déracinement.

Arrivé dans la ville turque d’Edirne, Cabir, un Syrien, s’apprête à traverser la rivière Maritsa pour passer en Grèce avec un groupe de migrants. Mais l’opération échoue, et il doit prendre la fuite. Attaqué par un pêcheur de grenouilles auquel il a volé de quoi manger, Cabir l’assomme et le laisse pour mort avant de trouver refuge dans une grange, épuisé et malade. Au matin, il est découvert par Aliye. D'abord apeurée, la jeune femme, qui tient seule la ferme en l'absence de son mari, finit par se laisser émouvoir et lui offre l'hospitalité. Mais Cabir est hanté par le fantôme du pêcheur de grenouilles, reconnu sur une photographie comme l’époux de sa bienfaitrice. Une étrange relation se tisse pourtant entre ces deux êtres, qui ne parlent pas la même langue mais partagent une même solitude, et qui se confient l’un à l’autre sans se comprendre.

 

Dans la presse et au fil des blogs...

Ce premier long métrage de fiction d’un documentariste se déroule aux portes de l’Europe, près de la ville d’Edirne, en Turquie, aux frontières de la Grèce et de la Bulgarie. Soit l’un des points de passage obligés pour de nombreux Syriens ayant fui leur pays. Dès l’ouverture, âpre et percutante, Kenan Kavut montre à quel point la traque des migrants par la police y est déshumanisante : le héros, fugitif après une traversée de rivière avortée, semble se fondre dans les bois et la boue.

Lorsque La Fuite se replie ensuite dans une ferme isolée, il devient une espèce de film à deux têtes : d’un côté, le clandestin obligé de se cacher, de l’autre, une femme turque confrontée à un mari absent et violent. Comme ils ne parlent pas la même langue, le dialogue entre eux relève plutôt de la succession de monologues : artifice théâtral qui rompt avantageusement avec le réalisme presque documentaire de l’ensemble (construction d’un radeau, travaux agricoles). À défaut de franchir physiquement les barrières, le couple parvient peu à peu, par mimes ou par dessins, à briser celle du langage. Nul besoin de se comprendre précisément pour aider et pour aimer.

Nicolas Didier (Télérama)

Longs plans-séquence sur des terres marécageuses, hostiles, que doivent emprunter des réfugiés syriens fuyant la guerre. Parmi eux Cabir se retrouve seul, échappant à la patrouille turque. Il rencontre Aliye, la épouse d'un homme violent et volage, qui s'occupe seule et pleine de courage d'une ferme et de sa trentaine de vaches, pour le compte d'un propriétaire. Au fil des silences qui envahissent la difficile communication entre les deuc personnages, l'une turcophone, l'autre arabophone, nait une précieux attachement, qui va inexorablement les ramener l'un à l'autre...

Vu en avril 2021 (Arte TV)