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Le capitaine et les rêves
Le capitaine et les rêves

Le capitaine et les rêves [roman graphique]. Tome 1 / Björn Larsson ; traduit du suédois par Philippe Bouquet .- Paris : éditions Grasset, 1999

ISBN 9782246564119 (rel.)

 

 

 

 

 

Quand un capitaine accoste dans un port, on sait qu'il va repartir. Mais son bref passage peut bouleverser la vie des personnes qu'il a rencontrées.
Lorsque Marcel débarque avec son charisme dévastateur, son charme irrésistible, certains destins basculent. Rosa Moreno, la jeune serveuse qui végète dans un petit village : Mme Le Grand, qui tient le fichier de tous les marins qu'elle a connus ; Peter Sympson, féru de pierres précieuses ; Jacob Nielsen, informaticien à la retraite qui surfe avec passion sur le web ; tous quatre partent quelque temps après, chacun de son côté, à sa recherche et se retrouvent dans un bar de Kinsale en Irlande, où Marcel finit par revenir. Il entraîne alors ces terriens invétérés et individualistes à bord d'un bateau à voile dont il leur confie la manœuvre. Ils apprendront la solidarité, comprendront la vanité de certaines choses et la beauté de la vie.
Marcel pourra repartir : ses amis se seront trouvés, ils vivront enfin leurs rêves.

présentation de l'éditeur


 Au fil de la presse...

 Ce roman nous conte l'histoire d'un Capitaine de cargo plutôt atypique et philosophe qui, d'escale en escale, rencontre des personnes dont il va, involontairement d'ailleurs, modifier la vie.
   
   Björn Larsson ne décrit pas ses personnages. Il le dit sans détour, il trouve préférable que ses lecteurs les imaginent eux-mêmes. Il pense que chacun obtient ainsi de meilleurs résultats. C'est un point de vue que l'on peut admettre. Pour ma part, j'ai été parfois un peu perdue du fait que je n'arrivais pas à estimer une fourchette d'âge pour ce fameux capitaine, axe du roman. Il m'a semblé changer d'âge à différents moments du récit. A quoi cela a-t-il pu être dû ? Je l'ignore. Je n'ai pas eu de problèmes avec les autres personnages. Alors, sans doute qu'en effet, une précise description physique n'est pas nécessaire, mais quelques indications ne nuisent pas?
   
   Ceci dit, j'ai bien aimé ce roman à l'architecture si stricte. Le récit s'y poursuit au fil d'un itinéraire balisé d'avance. Le Second du navire et quatre personnages parlent d'eux-mêmes et du Capitaine et on suit la progression de l'affaire au long de ces cinq récits toujours repris. Jusqu'à la fin où la rencontre de tous et la participation du Capitaine amène un mélange des chapitres. Quand je dis que chacun parle, je m'exprime peut-être mal. Il ne s'agit pas de différents récits à la première personne mais de différents récits à la troisième personne, vus dans l'axe du personnage choisi.
   
   C'est là un livre très prenant et qui se lit sans difficulté et avec intérêt, mais j'ai trouvé qu'il y avait comme une baisse de régime dans le dernier tiers, au moment où les personnages se retrouvent. Cela se passe sous le signe des « rencontres qui ne se font pas ». Ils m'y ont semblé trop soumis aux conventions et « coincés ». Faire des centaines de kilomètres pour se rencontrer et ne rien se dire d'un peu authentique « de peur d'être importun, de paraître mal élevé » !!! Autant, dans la vie, parfois, il faut savoir se taire, autant, à d'autres moments, être humain, c'est savoir parler, dire les choses, c'est avoir le courage de poser les questions, au risque même de prendre la réponse en pleine figure. La vie, c'est ça. L'ignorer, c'est perdre son temps. Il y a là quelques pages qui piétinent un peu (à mon avis).
   
   Je déplorais donc la lâcheté des personnages et je commençais à désespérer de ce roman quand, tout de même, une fin plus nerveuse et même pleine de rebondissements a rattrapé le tout et m'a permis de refermer ce livre sur un sentiment de satisfaction.
   
   Cet ouvrage est une ode à la vie, à la liberté et finalement à l'athéisme. Larsson y revient plusieurs fois de la façon la plus claire et conclut : « La seule chose qui comptait était que, selon toute apparence, il était possible de vivre même s'il n'y avait rien en quoi espérer dans l'au-delà et à peine sur cette terre _ possible, malgré tout, de mener de ce côté-ci de la tombe une vie qui ait un sens. ». On sent que ce message est une préoccupation majeure de l'auteur et le sens de ce livre.
   
   Mme Legrand ou Jacob ne peuvent accepter l'idée que la vie passe sans laisser de traces, mais le Capitaine, vrai sage, n'y voit, lui, rien à redire.
   
   « Le capitaine et les rêves » a obtenu le Prix Médicis étranger en 1999.

 

Sybilline (https://www.lecture-ecriture.com/)


 

Bel article signé Annelie Jarl Ireman intitulé "Rêves au bord de la mer" paru dans la revue Nordique (2013)

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Tous les personnages gravitent autour de Marcel, fascinant et séducteur capitaine d'un cargo qui, au gré des escales, révèle à eux-mêmes ceux qui croisent son irrésistible sourire. Ceux-ci tentent instinctivement de retrouver l'homme merveilleux mais d'une liberté farouche. On égrenne les petits ports européens, Villagarcía de Arousa en Galice, Tréguier en Bretagne, Kinsale dans le sud de l'Irlande, et Marstal au sud du Danemark comme autant de petits cailloux qui conduisent le lecteur jusqu'au point d'orgue de l'histoire : une croisière étrange au large de Baltimore (Irlande). Beau roman aux allure de conte philosophique : après quoi ou qui court-on et pourquoi ?

Lu en mars 2021, collection personnelle (Marianne et Jérôme, offert par Vincent ?)