Films, Musiques & Livres

 

Le dernier Atlas
Le dernier Atlas

Le dernier Atlas [roman graphique]. Tome 1 / scénario Vehlmann & De Bonneval ; dessin Tanquerelle ; design Blanchard ; Couleurs Laurence Croix .- Marcinelle (Belgique) éditions Dupuis, 2019

ISBN 979-10-347-3928-8 (rel.)

 

 

 

 

 

Ismaël Tayeb est lieutenant dans un gang criminel. Son grand patron lui donne un ordre qu'il ne peut refuser : trouver une pile nucléaire... Pour cela il va devoir remettre en marche et voler le dernier Atlas, un de ces immenses robots français qui géraient des constructions titanesques jusqu'au milieu des années 70, mais qui, suite à un grave incident à Batna durant la guerre d'Algérie, ont tous été démantelésÂ… à l'exception du George Sand. Au même moment, Françoise Halfort, ex- reporter de guerre, se retrouve confrontée dans le parc de Tassili à un phénomène écologique et sismique sans précédent qui va bouleverser l'équilibre du monde... Un récit-fleuve, intensément feuilletonnant, à lire d'urgence !

présentation de l'éditeur


 Au fil de la presse...

Entre science-fiction, politique et thriller, Le Dernier Atlas pose la question : et si la France de l’après-guerre avait été reconstruite grâce à des robots géants ? Cette trilogie ambitieuse, écrite et dessinée à huit mains, prend le pari de conjuguer bande dessinée d’auteur et saga mainstream.

HERVÉ TANQUERELLE


Hervé Tanquerelle est né le 9 août 1972 à Nantes.

En 1998 sort son premier livre, "La Ballade du Petit Pendu" (l'Association). Depuis, il n'a de cesse de multiplier les expériences graphiques et narratives, en solo ou en collaboration avec de nombreux scénaristes.

Son travail évolue aussi bien dans la bande dessinée dite de genre ("Le legs de l'alchimiste" avec Hubert, "Professeur Bell" avec Sfar, "Les faux visages" avec David B, "Les voleurs de Carthage" avec Appollo ) que dans l'adaptation littéraire ("Les racontars arctiques" avec Gwen de Bonneval d'après Jorn Riel), le récit de témoignage ("La Communauté" avec Yann Benoît) ou bien encore l’autofiction ("Groenland Vertigo").

Son dernier ouvrage en date est "Le Petit Livre French pop" avec Hervé Bourhis. De 2012 à 2015, il était le rédacteur en chef de la revue de bandes dessinées et fictions numériques "Professeur Cyclope", fondée, entre autres, avec Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval.

C'est lui qui dessine et donne vie aux personnages du "Dernier Atlas".
Le dernier Atlas
Le Serment du Tophet
La Nuit de Baal-moloch
Le Petit Livre French Pop

FRED BLANCHARD


Issu des rangs de l'ESAG Penninghen, Fred Blanchard a connu une carrière d'illustrateur de presse avant de devenir directeur de collection pour les Éditions Delcourt, défendant une bande dessinée de genre exigente au travers de séries comme "Jour J", "Carmen Mc Callum", "L'Histoire Secrète", "L'Homme de l'année" et "Wonderball".

En parallèle il entame en 1991 une carrière dans le dessin animé aux côtés du réalisateur Pascal Morelli. Il supervise le département décors du studio Gangster sur diverses séries télévisées jusqu'à l'adaptation en long métrage de "Corto Maltese" en 2002. Fred Blanchard dessine la presque totalité des décors du film "Corto Maltese : La Cour secrète des arcanes" et supervise en parallèle les décors de la série télévisée.

Fin 2007 il dessine l'album "Travis-Karmatronics", publie le artbook "Surplus Universalis" et commence à créer en parallèle des designs pour diverses séries dont "Spirou et Fantasio" (Vehlmann et Yoann), "Les Naufragés d'Ythaq" et "Sangre" (Arleston et Floch), puis "Renaissance" (Duval et Emem). Il dessine actuellement un roman graphique qui paraîtra en 2020.

C'est lui qui donne le design général du "Dernier Atlas".
Le dernier Atlas
Renaissance tome 1 2 3
Alerte aux Zorkons
La face cachée du Z
Dans les griffes de la Vipère
Le grooù sniper Alley

FABIEN VEHLMANN


Fabien Vehlmann est comme ses héros : pétillant, engagé et plein d'humour.

Après avoir patiemment suivi les cours d'une école de commerce nantaise, Fabien Vehlmann réalise que sa voie est ailleurs. Bien décidé à se lancer dans la bande dessinée, il se consacre à l'écriture de manière intensive durant une année entière. Il empile les projets et inonde scrupuleusement la rédaction du journal Spirou. Sa ténacité est récompensée : il y fait ses débuts dans le courant de l'année 1998. Dans les pages du beau journal, il apprend son métier en scénarisant des animations, puis ses premières séries dont le fameux "Green Manor" avec Denis Bodart.

Curieux et enthousiaste, Vehlmann touche à tous les genres : humour, science-fiction, aventure, conte,... Il multiplie les collaborations avec des dessinateurs aux styles aussi divers que Matthieu Bonhomme ("Le Marquis d'Anaon"), Frantz Duchazeau ("Les Cinq conteurs de Bagdad"), Kerascoet ("Jolies ténèbres"), Bruno Gazzotti ("Seuls") ou Eric Sagot ("Paco les mains rouges"). En 2006, il réalise une première aventure de "Spirou et Fantasio" avec Yoann : "Les Géants Pétrifiés". Quatre ans plus tard, les deux compères reprennent en main la destinée du plus célèbre héros des Editions Dupuis.

C'est lui qui co-scénarise "Le Dernier Atlas", avec Gwen de Bonneval.
Le dernier Atlas
Seuls
Green Manor
Spirou et Fantasio tome 51 à 56
Wondertown

GWEN DE BONNEVAL


Primé au Festival International d'Angoulême 2010 pour "Messire Guillaume", en collaboration avec M. Bonhomme, Gwen de Bonneval aime diversifier les approches de la BD : tantôt auteur complet, tantôt dessinateur sur des scénarios de F. Vehlmann, ou encore scénariste pour des dessinateurs dont il se sent proche (M. Bonhomme, H. Tanquerelle, H.Micol, H.Piette...).

En 2002, il créé, avec ses amis de L'Atelier du Coin, le magazine de bandes dessinées jeunesse Capsule Cosmique, fonde et dirige ensuite la collection BD des éditions Sarbacane, puis devient directeur éditorial du mensuel numérique Professeur Cyclope. Président du jury du festival international d'Angoulême en 2015, il co-fonde et co-préside l'association nantaise Maison Fumetti.

En 2018 paraissent "Polaris ou la Nuit de Circé", avec Fabien Vehlmann, et l'intégrale des "Racontars arctiques", adaptation de Jørn Riel qu'il signe avec Hervé Tanquerelle. Il se consacre aujourd'hui pleinement à ses activités d'auteur.

C'est en tant que co-scénariste qu'il intervient sur "Le Dernier Atlas".
Le dernier Atlas
Messire Guillaume
Gilgamesch
SAmedi et Dimanche
Bonneval Pacha

Présentation / Festival Bd d'Angoulême 2021


 

“Le Dernier Atlas” : un feuilleton BD trépidant qui manie géopolitique et robot géant

Le dernier AtlasUn truand nantais piste un robot mis au rebut, sur fond de géopolitique et d’étranges phénomènes en Algérie… “Le Dernier Atlas” est le premier tome haletant d’une trilogie signée à cinq – dont le scénariste Fabien Vehlmann et le dessinateur Hervé Tanquerelle.  

C’est un pavé – le premier d’une trilogie – qui se lit à vitesse accélérée, un thriller qui flirte avec le paranormal, une uchronie géopolitique. Dans Le Dernier Atlas (éd. Dupuis), Ismaël, truand mystérieux, mène son sale business dans la région de Nantes. Le voilà soudainement obligé de trouver de l’uranium. Ce qui le mène sur la piste d’un géant mécanique, le dernier Atlas, fabuleux robot abandonné par l’Etat français. Pendant ce temps en Algérie, d’étranges phénomènes ont lieu : des oiseaux se rassemblent sans raison dans le désert, puis une curieuse forme émerge du sol.

Avec un art consommé de la narration, Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval tissent une intrigue charnue, inattendue, pleine d’angles morts intrigants. Tandis qu’Hervé Tanquerelle, Fred Blanchard et Laurence Croix lui donnent un style graphique nerveux et clair. Rencontre avec le scénariste Fabien Vehlmann (Seuls, Paco les Mains rouges…) et le dessinateur Hervé Tanquerelle (Les Voleurs de Carthage, Groenland Vertigo…).

Qui est ce fameux dernier Atlas ?
Fabien Vehlmann : Un robot anthropoïde géant de 40 mètres de hauteur, imaginé à la fin des années 1930, qui fonctionne au nucléaire. Il aurait aidé à reconstruire la France d’après 1945, mais aussi à mener la guerre en Algérie. C’est le symbole de la France triomphante sous de Gaulle. Un engin de construction et de répression à la fois. Ses différents exemplaires ont porté le nom d’auteurs connus : il y a le George Sand (celui qui nous occupe), l’Arthur Rimbaud, le Victor Hugo… Ces robots ont été démantelés à la suite d’un incident nucléaire en Algérie. Le George Sand gît dans une décharge en Inde, où il est en train de rouiller – je me suis inspiré du sort qu’a failli subir le porte-avions Clemenceau…

Comment a-t-il été conçu graphiquement ?
Hervé Tanquerelle : Il a été designé par Fred Blanchard, qui a poussé le sens du détail jusqu’à dessiner chacune de ses pièces, même celles qui ne sont finalement pas utilisées dans nos pages. Pas question de nous inspirer de Goldorak et de son fulguropoing : il s’agissait de créer un robot occupé par un équipage, actionné par des hommes.

“Notre but était d’être divertissants et exigeants, d’offrir une BD populaire de qualité.”

D’où est venue l’idée de l’Atlas ?
F.V. :
 D’une image séminale vue en 2003. Pour stimuler mon imagination, je fais régulièrement des collages surréalistes. Je découpe alors dans Télérama la photo de l’arrière d’un bateau. J’y ajoute le titre « Les Géants du ciel », et l’interprète comme la tête d’un énorme robot, squattée par des familles. Cela mène à un projet de BD avec le dessinateur Juanjo Guarnido [coauteur de la série Blacksad, ndlr], qui tombe à l’eau. Sur le même thème, je travaille ensuite avec mon complice Gwen de Bonneval à une série feuilletonnante en turbomédia [BD numérique] pour le magazine numérique Professeur Cyclope, que dessine Hervé Tanquerelle. Mais on ne parvenait pas à tenir le rythme de vingt pages par mois. On a dû douloureusement laisser tomber… C’était d’autant plus difficile que le sujet du Dernier Atlas me tenait à cœur : mon père, fils d’immigrés originaires de pays baltes, a été militaire, pilote en Algérie. J’avais envie de fouiller ce trauma national qu’est la guerre d’Algérie ; elle hante encore les esprits français, comme une querelle familiale non soldée.

Le dernier Atlas

Comment l’histoire a-t-elle été relancée ?
F.V. : 
Deux ans après la fin, en 2015, de l’aventure Cyclope, Gwen de Bonneval m’a suggéré de la réactiver. Tout est venu avec facilité et fluidité…

H.T. : De mon côté, après Groenland Vertigo, je cherchais un nouveau projet. J’ai contacté le designer Fred Blanchard, et nous avons embarqué dans l’aventure.

Pourquoi ancrer une partie de cette uchronie dans l’ouest de la France ?
F.V. :
 Les Atlas sont construits à Saint-Nazaire, et on navigue pour ce premier tome dans le milieu du banditisme nantais… Les quatre auteurs de départ [auxquels s’est ajoutée la coloriste Laurence Croix, ndlr] vivent à Nantes. C’était amusant de parler de notre région. Et puis c’est un facteur de crédibilité et d’incarnation important dans un récit de genre, cela permet de ne pas tomber dans la caricature. Tout l’enjeu de cette histoire est de faire oublier à quel point ce robot est grotesque ! Avec Gwen de Bonneval, mon coscénariste, nous avons fourni un gros travail de recherche afin de justifier un maximum d’éléments. Nous ne voulions pas d’une intrigue bancale, qui flottille. Notre but était d’être divertissants et exigeants, d’offrir une BD populaire de qualité. Nous avons ainsi toqué à la porte d’associations d’anciens sous-mariniers, discuté avec des ingénieurs nucléaires, des architectes… 

“En référence à la série télé ‘Les Soprano’, on s’intéresse à des salopards.”

H.T. : La crédibilité passe aussi par le dessin : j’ai travaillé à partir de planches très précises, qui auraient pu être des plans d’urbanistes ou d’ingénieurs. On a même fait modéliser l’Atlas en trois dimensions – j’ai utilisé des captures d’écran, décalquées et reprises à la table lumineuse. Mon trait a été ici très tenu, réaliste, bien plus que dans mes précédents albums. J’ai eu un déclic en plongeant dans l’œuvre du Japonais Naoki Urasawa (Pluto, 20th Century Boys…) qui, avec un style très fin, incarne très bien ses personnages.

Avec le George Sand, Ismaël Tayeb, un bandit aux motivations troubles, est l’autre héros de la série…
F.V. : J’ai habituellement une tendance verbeuse dans l’écriture : j’imagine beaucoup de protagonistes et de ramifications. Ici, je me suis forcé à une certaine économie, à « rentabiliser » certains personnages dans ce récit au long cours. Ismaël sert de guide au lecteur, c’est une forme de politesse envers lui. Il s’agit d’un antihéros qui tord le cliché du pilote héroïque, un peu chiant… En référence à la série télé Les Soprano, on s’intéresse à des salopards, plus particulièrement à ce caïd maghrébin que l’on rend touchant et complexe. Il fait à la fois des trucs héroïques et des choses dégueulasses. Né en France de parents algériens, il n’a jamais mis les pieds en Algérie.
 
Comment avez-vous pensé la forme de cette future trilogie ?
F.V. :
 Comme un feuilleton, en cherchant à donner un côté haletant à la narration, et envie au lecteur de lire la suite. Nous avons conçu des chapitres de vingt pages, réalisés chaque mois par Hervé, avec des rebondissements réguliers.

H.T. : J’ai travaillé traditionnellement, à la plume et à l’encre de Chine, en reprenant ensuite les planches à l’ordinateur. Je reçois le scénario au fur et à mesure, je ne connais pas l’avenir de nos héros. L’excitation monte au fil des épisodes, je ressens grâce au Dernier Atlas des émotions très adolescentes !

Le dernier Atlas

Laurence Le Saux (Télérama)

 

Roman graphique entre banlieue parisienne et désert algérien, le scénario (uchronie) prend appui sur des éléments partiellement factuels, les essais nucléaires qui sur menés en Algérie dans les années 1950-60 par les militaires français. Imaginons que les ingénieurs français auraient développé une dizaine de robots géants (les Atlas) mus par l'énergie nucléaire capables de bâtir des immeubles. Les décennies passant, les machines sont remisées dans des usines de récupération de matériaux, tels de vieux cargos. 
Revenons au présent, c'est à dire les années 2020... Une mystérieuse force tellurique se manifeste dans la zone qui fut autrefois le théâtre des fameux essais. Quoi d'autre qu'un Atlas remit en état pour affronter cette menace !

Les auteurs mêlent savamment la pègre de la banlieue d'une ville de province (incarnée par l'attachant Ismaël Taïeb, le fil conducteur de cette étrange aventure) à cette énigme.

Les Atlas font à l'évidence référencent au robot sur lequel s'achève lelong-métrage dessiné 'Le roi et l'oiseau' de Paul Grimaud et Jacques Prévert.

Lu en mars 2021, collection personnelle (Marianne, offert par Jérôme, Noël 2020)