Dans la peau du loup
film : drame rural (Espagne), 110 min, 2018
Réalisation : Samuel Fuentes
Scénario : Samuel Fuentes
Musique : Paloma Peñarrubia
Photographie : Aitor Mantxola
Sociétés de production : Nasa producciones, Orreagz Filmak
Avec... Mario Casas, Irene Escolar, Ruth Díaz, Quimet Pla, Josean Bengoetxea, Kandido Uranga
Martinón vit isolé dans les montagnes. Chasseur, il passe ses journées à traquer les loups dont il revend les bêtes au village. Il n’a aucun contact avec les hommes hormis les rares fois où il se décide à aller au village pour vendre ses trouvailles.
Lors d’un de ses séjours, Severino, un ami, le convainc qu’il devrait se marier afin de transmettre un jour son héritage. Il décide alors de faire un deal avec le menier (Ubaldo) et "achète" Pascuala, une de ses filles. Malheureusement, cette dernière a du mal à s’adapter à cette vie loin de tout. Malade avant même son départ, elle fini par décéder. Martinón découvre qu’elle était enceinte bien avant leur mariage et réalise qu'Ubaldo l'a dupé. Furieux, il retourne le voir afin de se faire rembourser. Toutefois ce dernier lui propose son autre fille en échange…
Dans la peau d’un loup est un long-métrage qui s’appuie sur ses deux protagonistes principaux : Mario Casas et Irene Escolar. Néanmoins, cette dernière n’apparait que durant la seconde partie de l’histoire soit pout les 60 dernières minutes.
Dans la peau d’un loup est un film qui se centre sur les facettes les plus bestiales de l’être humain. Ainsi, nous suivons dès les premières minutes le quotidien Martinón, un homme trappeur qui vit seul dans les montagnes au nord de l’Espagne. Ce dernier est interprété par Mario Casas qui livre une interprétation unique bien loin des rôles dans lesquels nous avons pour habitude de le voir. En effet, métamorphosé physiquement, son personnage très silencieux se comporte comme un animal. Mario prouve une nouvelle fois qu’il n’est pas seulement un sex symbole, mais aussi un acteur capable de se renouveler qui convainc les cinéphiles.
A ses cotés, un duo féminin soit les deux femmes qui occuperont la vie de Martinon : Ruth Diaz (tarde para la ira) et Irene Escolar. La première est discrète et ne survivra pas tandis que la deuxième a un fort caractère. On souligne, le jeu puissant d’Irene Escolar qui est l’une des meilleures actrices de sa génération. Depuis son Goya pour le film Un otono sin Berlin et son succès à la télévision dans Isabel, elle poursuit une brillante carrière alternant films d’auteurs et productions grand public. Très théâtrale, sa présence donne de l’intensité aux scènes.
La critique de la rédaction :
Dans la peau d’un loup est un film qui s’annonçait comme étant intriguant, une sorte de drame au sein des montagnes porté par d’excellents acteurs. Finalement, le résultat est très décevant. En effet, les scènes silencieuses, trop longues nous empêchent d’entrer dans l’histoire. Bien sûr, nous aurions pu développer de l’empathie envers les personnages principaux, mais il n’en fut rien dans la mesure où ces derniers ne sont pas suffisamment travaillés. Martinon est un homme seul qui cherche à avoir une famille, mais son comportement bestial empêche tout attachement. De ce fait, le scénariste n’a pas réussi dénuder la bête pour montrer l’homme caché à l’intérieur. Les quelques rares émotions auraient pu inverser les choses, mais il n’en fut rien.
Nous retiendrons en revanche, l’aspect soumission de la femme vendue telle une marchandise à cet inconnu. Peut-être est-ce une façon de dénoncer les traitements dont le sexe féminin a été victime durant des années. Quoiqu’il en soit, le personnage d’Adela (Irene Escolar) soumit, se révèle être finalement plus fort que ce que nous pensions.
Vu en janvier 2020 (Netflix)