Soleil battant
Réalisation, scénario : Clara et Laura Laperrousaz
Photographie : Vasco Viana
Montage : Nicolas Desmaison
Décors : Isabel Branco
Costumes : Valérie Cabeli
Musique : Giani Caserotto
Producteur : Paulo Branco
Production : Alfama Films et Leopardo Filmes
Distribution : Alfama Films
Avec... Ana Girardot : Iris, Clément Roussier : Gabriel, Océane Le Caoussin : Emma, Margaux Le Caoussin : Zoé, Agathe Bonitzer : Judith, Teresa Madruga : Cristina, Paulo Calatré : Miguel
Iris et Gabriel reviennent dans une maison de famille au Portugal pour passer l'été avec leurs jumelles Emma et Zoé qui ont 6 ans. En découvrant la photo d'une petite fille inconnue, puis une poupée, Emma questionne sa mère, sa maman, lui dévoile alors un lourd secret : l'enfant était leur sœur aînée, et s'est noyée à 2 ans, avant quelles naissent, dans la piscine de leur oncle. Cette révélation, que leur papa Gabriel se refusait à faire, voit alors peu à peu les deux fillettes céder à l'emprise d'une fascination étrangement morbide.
Languide, la caméra glisse autour d’une vaste maison blanche perdue au milieu des plaines arides et des collines pelées de l’Alentejo, province rurale du Portugal. C’est l’été, les vacances, la canicule. Mais la charmante famille franco-portugaise qui tente de s’y prélasser est intranquille. La disparition d’une fillette quelques années plus tôt continue de hanter ces jeunes parents de jumelles de 6 ans, à qui il va bien falloir révéler ce secret…
Réussir un film lumineux et sensuel sur le deuil, voilà le petit miracle accompli par les deux sœurs cinéastes, filles du documentariste Jérôme Laperrousaz. D’elles, on avait aimé le premier court métrage, Retenir les ciels, où il était déjà question de maternité compliquée et d’enfant disparu. Dans des décors de western filmés en CinémaScope, de lents travellings d’une infinie douceur, accompagnés par la plainte d’une guitare, semblent faire tenir debout des personnages accablés par le chagrin. Qui passe, tour à tour, du père à la mère (Ana Girardot, entre douleur et volupté), l’une s’écroulant quand l’autre se relève. Peu de mots échangés dans ce film déchirant. Les plus beaux étant ceux mis dans la bouche des jumelles, affairées à réduire la peine de leur parents : « Faut pas faire du chagrin à papa et maman. C’est interdit de mourir. Promis ? »
Jérémie Couston, Télérama, 2017
Film d'atmosphère. Dans la nature sauvage d'un Portugal rural, un mas ensoleillé, un bougainvillier en fleur, et des fillettes qui jouent, inventent, nous plongent dans nos propres souvenirs d'étés évanouis. Un couple, les parents, se déchire, se désire au bord du désespoir, hanté par le deuil et la perte brutale, accidentelle d'un enfant.
Vu en novembre 2019 (Arte TV)